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Xavier Pesnel remporte la Three Peaks Bike Race avec nos équipements

2 septembre 2019 Par Xavier 0

La Three Peaks Bike Race est une course de vélo d’une seule étape et sans assistance de 2 200 km au départ de Vienne (Autriche) et à destination de Barcelone (Espagne). Entre le départ et l’arrivée, trois points de passage sont obligatoires : le mythique Col du Stelvio (Italie), le Col de Finestre (Italie) qui a la particularité d’être non-goudronné et la station d’altitude Ordino-Arcalis (Andorre). Plusieurs pays sont traversés : Autriche, Allemagne, Italie, France, Andorre, Espagne.

117 coureurs cyclistes se sont élancés le samedi 20 Juillet à 16h00. Après un départ calme, Xavier passera le Col du Stelvio et le Col du Finestre en 3ème position mais les écarts se resserrent fortement entre les prétendants au podium.

Au col de Montgenèvre, qui marque la frontière Franco-Italienne et la mi-parcours, Xavier prend le commandement de l’épreuve qu’il ne quittera plus.

La traversé de la France et des Pyrénnés se fait à vive allure. Xavier passera le station d’Ordino-Arcalis (Andorre), le dernier point de contrôle, à moins de 300 km de l’arrivée, avec 5h d’avance sur le second… et franchira la ligne d’arrivée à Barcelone en vainqueur le jeudi 25 juillet à 15h30.

En chiffres : 

  • Un distance de 2 200 km
  • Une vitesse moyenne de 24,3 km/h
  • Un temps de 4 jours et 23h (dont 87h21 de vélo)
  • Un dénivelé positif de 19 000 m 
  • Une consommation énergétique de plus de 60 000 KCal 

soit une moyenne de 450 km/jours et d’une heure de sommeil/nuit.


© ThreePeaksBikeRace

Comment as-tu découvert l’Ultracyclisme ?

Il y a 4 ans, un ami a participé à la Transcontinentale Race (TCR), un course de 4 000 km à travers l’Europe. Je le suivais depuis mon ordinateur via un trackeur GPS et les réseaux sociaux. J’ai tout de suite voulu m’y mettre.

Comment te repères-tu durant la course ?

Entre chaque point de contrôle, l’itinéraire est libre. J’ai donc préparé très soigneusement mon itinéraire pour faire les meilleurs choix de route. Ensuite, on ajoute l’itinéraire à son GPS et on suit les indications, un peu comme un GPS de voiture.   

Il y a donc une certaine importance à bien préparer son parcours ?

Oui, un mauvais parcours peut vous faire perdre la course. Sans vérification minutieuse, vous pouvez rapidement vous retrouver dans un chemin ou une route interdite aux vélos. En ayant pourtant étudié mon itinéraire pendant plus d’une dizaine d’heure, je suis tombé à Palavas-les-Flots sur des routes interdites aux vélos et sur des chemins. J’ai perdu plus de deux heures à trouver de nouvelles routes -autorisées aux cyclistes- en pleine nuit.

Comment faisais-tu pour te ravitailler ?

Il n’y aucune assistance. Elle est même interdite dans le règlement de l’épreuve. Nous n’avons pas d’autres solutions que de se ravitailler dans des commerces : épiceries, stations services, boulangeries, sandwicheries…

Et pour dormir, tu t’arrêtais à l’hôtel tous les soirs ou en camping ?

Dormir ? En ultracyclisme, ce mot n’existe pas (rire). Plus sérieusement, après une première nuit blanche, j’ai opté pour une nuit d’hôtel de 4h à Bormio (Italie), ensuite j’ai n’ai plus dormi jusqu’à l’arrivée. Ce qui se traduit par une moyenne d’une heure de sommeil par nuit.

Mais pour te laver, tu faisais comment ?

Heureusement, il y a finalement beaucoup de toilettes publique ou des sanitaires dans les sandwicheries où je m’arrêtais. On se lave vite fait au lavabo mais pour une bonne douche, il faudra franchir la ligne d’arrivée.

Comment as-tu géré la fatigue ?

Il faut surtout lutter contre l’endormissement sur le vélo. Des cyclistes qui s’endorment sur le vélo (et chutent) ne sont pas rares. Pour ma part, ne buvant jamais de café, je bois du Coca Cola pour passer la nuit. Du coup, je suis plutôt réceptif à la caféine. A cela s’ajoute le relief du parcours : le risque d’endormissement est réduit en monté de col ou en descente et sur les parcours demandant beaucoup d’attention. Ma dernière nuit blanche fut vraiment compliquée sur une route monotone où j’ai dû faire plusieurs arrêts d’une dizaine de minutes pour ne pas m’endormir sur le vélo. 

Quand le soleil se lève, cela va mieux mais avec la fatigue cumulée et les fortes chaleurs, il faut rester extrêmement prudent.

Ce n’est pas trop dangeureux de rouler de nuit ?

De nuit, on est éclairé. On est vu à plus d’un kilomètre. En plus de l’éclairage, on porte des tenues réfléchissantes. Et puis de nuit, finalement, le vrai danger ce sont les animaux car on en croise beaucoup plus que des voitures. Entre 1h30 et 4h30 du matin, il n’y aucune voiture ou presque.

Comment as-tu géré ta course ?

L’ensemble des participants était suivi via un trackeur GPS. Nous savions en temps réel où se trouvaient les autres participants. Toutes les 8h environ, je regardais la position des prétendants à la victoire. Cela me permettait d’adapter mon planning de route prévu en amont de la course.

Avant le départ, tu savais à quelle heure tu serais à quel endroit ?

Oui, j’avais prévu un planning avec des temps de passage théoriques dans certaines villes ou en haut de certains cols. Dès les premiers kilomètres, j’ai été en avance sur mon planning.

Et tu avais prévu une stratégie de course ?

En effet, avant le départ, j’avais prévu un coup de poker en réalisant une nuit blanche pour la troisième nuit. Je savais que je serai le seul à le faire et que cela me permettrait de prendre le commandement de l’épreuve. Théoriquement, j’avais prévu de dormir la 4ème nuit mais la pression du 2nd et les erreurs de parcours sur Palavas-les-Flots m’ont obligé à une nouvelle nuit blanche.

As tu vécu des mauvais moments ?

Les moustiques en Camargue et surtout à Andorre m’ont fortement irrités. J’avais l’impression qu’ils se jetaient sur moi, même de nuit, un véritable cauchemar. Et comme les moustiques ne suffisaient pas, c’est aussi en Camargue que j’ai eu des problèmes de navigation et j’ai perdu beaucoup de temps dans des chemins. Un enfer qui m’a rendu dingue.

Il y avait quand même de bons moments ?

Oui, tout le reste n’est que du bonheur : faire du vélo, monter des cols, traverser des pays, rencontrer des cultures et des modes de vie différents, découvrir de nouveaux paysages.

Physiquement, cela n’était pas trop dur ?

Je m’entraîne dur toute l’année pour cela alors finalement, je suis certainement moins en souffrance que de nombreux participants derrière moi. Même après 2 000 km, j’étais toujours capable de rouler vite. Je rattrapais et doublais des coureurs cyclistes qui restaient bouche bée avec mon vélo chargé.